En collocation [PV Aurélien T. Soren]

Satoshi Kunniko ouvrit la porte et découvrit enfin sa nouvelle maison. Un appartement ni trop petit, ni trop grand. En fait, exactement comme cela avait été décri sur l'affiche qu'il avait pu voir en se promenant dans la ville. Le seul problème, si on pouvait appeler cela comme ça, c'était que pour vivre dans cet endroit Satoshi allait devoir être en collocation.

Lui qui jouais un rôle pour être parfait aux yeux des autres, il se demandait bien quel genre d'être cela pouvait être. Peut-être, était-ce vraiment de la peur qui prenait lentement possession de son corps. Et si son vrai lui ressortait ? S'il usait ainsi de son don, alors l'autre allait certainement prendre peur... L'empathie n'est pas quelque chose à prendre à la légère et Sato-chan le savait pertinemment. Pourtant, il ne pouvait pas vraiment le contrôler même depuis tant d'années. Les sentiments se liaient entre eux sans pouvoir discerner les siens des autres personnes de ce monde.

Alors que le jeune homme se perdait de plus en plus dans ses pensées, sa main alla se loger dans ses cheveux. Peut-être un petit tic qui le prenait à chaque fois qu'il se mettait à réfléchir intensément. Et si son colocataire ne voulait pas de lui, qu'allaient-ils faire ? Pour Satoshi, il devait absolument se trouver un endroit où il pouvait vivre. La liberté, voilà ce qu'il recherchait depuis la mort de sa mère et la rupture avec son petit-copain et accessoirement, son meilleur ami.

Un bruit attira son attention. Se retournant lentement vers la porte d'entrée, il découvrit un homme qui le paralysa sur le coup. Pourquoi être comme cela n'est-ce pas ? Même lui ne le savait pas, mais il avait quelque chose dans le regard de cet inconnu qui lui faisait presque peur... D'une voix qui se voulait assuré et calme, Sato-chan pris la parole.

"Bonjour, vous êtes le colocataire dont on m'a parlé ? Je suis Satoshi Kunniko, enchanté. Oh normalement le propriétaire ne devrait pas tarder, donc si vous voulez discuter."

Traian Soren ? Ceci n'était pas un nom courant, voir même très rare d'après le jeune homme. Mais il fallait bien avouer que cela était charmant en entendre et à prononcer. Il le retiendrait, voilà ce que se promis Satoshi en s'inclinant légèrement par habitude des politesses.

"Oui c'est bien cela, enfin si l'appartement te plait avant tout."

En fait, malgré la peur qu'il avait pu éprouver il y a quelques minutes, c'était assez facile de pouvoir parler avec lui. Comme on dit souvent, les apparences sont parfois trompeuses. Est-ce que Satoshi était déjà sous le charme de cet être pour oublier ce ressentiment de tout à l'heure. Non, bien sûre que non cependant, il fallait parfois vivre avec. Il avait besoin de cet appartement même si cela voulait dire, vivre avec le plus fou de la planète. Et il ne savait pas à quel point il avait raison en ce moment même.

Satoshi s'étira tel un chat, mais tenta de ne pas être trop bruyant comme il avait l'habitude de le faire. Enfin bref, il devait continuer à parler avec Traian.

"L'appartement n'est pas trop petit ce qui est pas mal, mais il n'est pas trop grand non plus. En fait, pour la taille, ce n'est pas excessivement cher. De plus, si tu prends aussi l'appartement, on se partagera les charges ne ?"

Avait-il trop parlé et agacé l'homme qui lui faisait face ? Il ne savait pas vraiment et cela l'inquiétait un peu. Sato-chan n'aimait pas vraiment être seul et si Traian allait devenir son colocataire, il fallait bien s'entendre. C'était une évidence pour lui, mais peut-être pas pour l'autre. Son regard se posa rapidement sur un nouvel arrivant.

"Oh monsieur le propriétaire." Fit Satoshi juste avant que le propriétaire ne puisse parler.

La personne concernée pris un air surpris avant de reprendre son air habituel.

"Bonjour à vous, je suis monsieur Nakamura. Je vois que vous avez fait connaissance."

Satoshi laissait le nouvel arrivant parler avec le propriétaire. En fait, même s'il n'avait pas vraiment regardé de fond en comble l'appartement, il s'en fichait complètement, car il allait le prendre. Le jeune homme aux yeux violets attendit comme un gentil garçon. Seulement quelques minutes passèrent avant que le propriétaire et Traian n'aient fini le tour.

Tout comme les deux autres, Satoshi se dirigea dans le salon et écouta attentivement le propriétaire. Non, en fait le garçon aux yeux violets écoutait à moitié et préférait se concentrer sur Traian. Cet homme l'intriguait grandement et pas que par sa beauté, mais surtout par son caractère... L'atmosphère qui l'entourait presque désagréablement aux yeux de Kunniko. Mais maintenant, il était limite soulagé, car il allait pouvoir assouvir sa curiosité. Et oui, il allait avoir colocataire à présent.

"Oh oui, je vais aussi prendre l'appartement." Lançant-il lorsque le propriétaire le regarda.

Avec son éternel sourire, Satoshi attrapa son carnet de chèque afin de la remplir à l'ordre qu'on lui indiquait gentiment. Une fois le bout de papier remplis, il le donna au maitre des lieux.

"Voilà voilà."

Il se retourna alors vers Traian, la main tendue vers lui.

"Je pense que nous sommes à présent colocataire ne ?"

Un gamin, voilà à quoi il aurait pu ressembler à ce moment-même avec son petit aire tout joyeux, tout innocent.

Lorsque le propriétaire de l'appartement quitta les lieux, Satoshi se leva agilement. Il était enfin seul avec cet homme mystérieux. Ahhh qu'est-ce qu'il allait pouvoir s'amuser pour satisfaire sa curiosité grandissante. Et pourtant, peut-être que son comportement n'était pas la meilleure des choses.

Prenant donc ses affaires, sa tête se tourna vers son colocataire. Kunniko l'écoutait parler attentivement, alors qu'il le regardait de ses yeux violets. Bien sûr qu'il suivait la conversation. Satoshi n'était pas encore à être placé dans la catégorie des débiles mental.

"Humm je suis assez organisé donc je te comprends 5/5 Traian."

En y pensant, Traian n'était vraiment pas quelqu'un de japonais non ? Enfin, sa façon de parler était plus que suffisante pour en déduire ceci. Cool cela pourrait au moins rendre la cohabitation un peu plus marrante et surtout, très enrichissante.

"Si tu veux pour les tâches, on peut faire un petit tableau histoire de bien s'y retrouver."

Oui, c'était une manière comme une autre pour répartir les différentes tâches. Simple et efficace, voilà ce qui peut parfaitement résumer l'idée du brun.

"Enfin, je te propose de déballer nos idées tranquillement et commencer à s'installer. Cela te va ?"