Il était dix heures, heure d'ouverture. J'arrivais dans l'arrière boutique, pris quelques fleurs en pots, les exposant en vitrine, bien à la vue des passagers. Je tendis le bras, retournant la petite pancarte qui indiquait "fermé" et ouvris la porte. La chaleur humide s'engouffra dans la boutique, venant réchauffer la pièce jusqu'au comptoir.
"ça va encore être une journée calme" pensais-je. Non pas que cela me dérangeait. À vrai dire, j'aime beaucoup ce quartier calme et paisible. L'agitation du centre-ville et son infernal tohu-bohu, très peu pour moi.
Je retournais dans l'arrière boutique, et rentrais dans la réserve où quelques bouquets de roses avaient passé la nuit. J'aime beaucoup aller dans la réserve, surtout en journée aussi chaude. L'air climatisé et l'odeur des fleurs fraîches me décrassent les poumons. Je pris une grande bouffée d'air, pris quelques roses en main, puis ressorti, me dépêchant de refermer la grande porte afin de conserver la fraîcheur de l'endroit.
Je me dirigeait donc de nouveau dans la boutique, la traversant pour la seconde fois. Ces aller-retour sont fréquents ici.
Je sors, et entrepose les roses sur les étalages, soigneusement placés sous le auvent, à l'abri de la chaleur et du vent.